Haïti : La solidarité aveugle fragilise la corporation journalistique

Ronald Dorival - April 18 2014, 9:40 AM

Haïti: La solidarité aveugle fragilise la corporation journalistique

La liberté d'expression a aussi des limites et c'est en ignorant ces limites qu'on met tout le système en danger.

Il est plus facile de prendre parti, de prendre position, de se solidariser.

C'est ce que fait la corporation journalistique devant les dérives graves de Radio Zénith en Haiti.

Même le SOS de Guy Delva se solidarise avec Zénith.

Conjoncture exige disent-ils. Et devant leur phobie d'un retour à la dictature politique, ils cautionnent la dictature des media.

La dictature des amateurs de media.

La plus dangereuse de toutes les dictatures.

Il est très difficile de prendre du recul.

D'approfondir la réalité et de faire la part de l'ivraie et du bon grain.

Mais une radio entre les mains de sans conscience peut conduire à une guerre civile, à des massacres, voire à des génocides.

Ainsi comme au Rwanda, nous serons tous coupables.

Mais il sera déjà trop tard. Pourtant c'est la route empruntée par Zénith aujourd'hui: une radio de la haine, du mensonge et de la diffamation.

Les vraies radios d'opposition existent à Port-au-Prince et font librement leur travail de gardes fous de la démocratie naissante.

Vision 2000, Ibo, Caraibes et Kiskeya, pour ne citer que celles-là.

Ce que fait Radio Zénith n'est pas du journalisme ! Pourquoi la corporation des média haïtiens s'obstine-t-elle à cautionner cette vaste campagne de destruction de caractère du Premier Ministre Laurent Lamothe?

Une autre question sans réponse.

C'est du militantisme politique radical commandité sous couvert de presse.

Une bataille rangée depuis les efforts de redressement de la situation sécuritaire du pays enclenchés par Lamothe.

Comment la corporation des journalistes haïtiens a pu choisir ce coté-là.

Duperie, dira-t-on. Mais il sera trop tard. Daly Valet est le seul à reconnaître qu'il y a danger, mais, sa voix est trop faible devant la solidarité aveugle des gurus du métier.

Les radicaux restent et demeurent des radicaux.

Aujourd'hui, Zénith produit sa propre nouvelle d'incitation à la haine et à la violence.

La distribution ridicule de correspondances avec des balles pour attiser les hostilités et ensuite les dénoncer à la face du monde en blâmant le pouvoir d'en être l'auteur.

Ces démarches qui visent tout simplement à déstabiliser le gouvernement auront quand même des conséquences néfastes à la longue.

Sommes-nous prêts à assumer les conséquences de cette démarche de la haine ou attendons-nous le moment opportun pour nous désolidariser avec un demi sourire, juste à temps, quand le sang commence à couler?

Il sera trop tard. Nous serons tous coupables.

La communication est trop dangereuse pour la laisser entre les mains de personnes aussi irresponsables et sans métier.

Le CONATEL devrait être en mesure de jouer son rôle et récupérer cette fréquence.

Après avoir traité la mère du chef du gouvernement de tous les jurons du bordel et fort du support de la présidente de l'AHMH, qui, d'après lui, avait effectué une visite de solidarité à la station, Luckner Désir continue avec le tricot de ses mensonges et son discours diffamatoire.

Un nouveau genre journalistique, semble-t-il, et ceux qui ont lutté pour cet embryon de démocratie que nous avons aujourd'hui, ceux de l'ANMH, choisissent bizarrement de s'arranger de son coté.

C'est malheureux.

Tout cela, au nom de la liberté d'expression et de la solidarité corporative.

L'ANMH se doit d'appliquer ses propres règlements quant à cette situation, car à la fin, personne ne pourra dire, n'avoir pas vu venir le danger.

L'ANHM et SOS Journalistes doivent permettre au régulateur, le CONATEL de jouer son rôle. Il y a dérive, il y a lieu de corriger.

On ne peut pas tout politiser dans une société.

Toute la presse sera responsable de ce nouveau tournant annoncé par Zénith quant à la pratique du métier de journaliste en Haïti.

Il y va de la crédibilité de tous les membres et de l'avenir même de cette profession.

Car bientôt, ceux qui ont de gros sous vont commencer par se procurer de stations de radio pour régler des comptes mafieuses.

Et au nom de cette même liberté d'expression aujourd'hui proclamée, qui pourra crier gare?

Le CONATEL sera tellement affaibli qu'il fermera les yeux. La noblesse du métier d'informer sera une peau de chagrin.

Marie-Claude G. Pierre, Etudiante à la FASCH

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